Le Cari Factory

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A Saint-Denis ville, partie basse, rue Jules Auber, à un jet d’ail de « Chez Yann » que nous testâmes tantôt, un nouveau restaurant a ouvert ses portes : le Cari Factory. Cuisine locale sur place ou à emporter, et à volonté si vous décidez de rester. Vous pouvez ainsi demander un assortiment de cari tout de suite, histoire de vous faire une idée avant de repartir pour celui qui vous a le plus séduit. L’endroit affiche un style qui se veut industriel, même s’il reste du travail côté aménagement.
L’accueil est correct. Le service aussi. Le logo est accompagné d’une accroche en anglais : « Original tasty food ». Nous allons bien voir si c’est aussi « tasty » que cela.

En ce qui nous concerne, nous avons choisi le poulet fumé aux pommes de terre, le sacro-saint rougail morue du vendredi, le cari de poisson frais (de la dorade aujourd’hui), et un « cari d’zeuf » revu façon malbar : en sauce massalé. Riz, gros pois, haricots rouges et deux rougails, tomates et citron, constituent les accompagnements.

La vue est déjà alléchante. Les caris ne sont pas avachis et présentent de jolies couleurs.

IMG_5887Nous commençons par le poulet fumé. Pour être fumé, il l’est. Quant à savoir avec quoi, c’est une autre histoire. Sans doute quelques morceaux de caoutchouc ont dû fondre parmi les copeaux de bois qui ont servi à la fumaison, parce que cette volaille industrielle a un arrière-goût de pneu, même pas atténué par la triple tonne de sel qui charge la viande. Ça se mange ça ? Renseignement pris, le poulet provient de chez Minatchy, Rivière des pluies. Ils ont dû fumer leurs poulets sur des réacteurs d’Airbus, à côté. Immonde.

Passons au poisson. C’est beaucoup mieux. Heureusement, sinon on s’arrêtait là. La dorade n’est pas notre poisson préféré en cari, mais celle-ci est bien assaisonnée et se défend, malgré une saveur intrinsèque en berne et une texture qui manque de moelleux. La sauce est conforme aux standards, avec des épices qui font le job et des tomates mûres, pas trop acides. Un petit piment vert « Crasé » eut été bien accueilli avec ça, mais le rougail citron, en purée, fait un remplaçant correct.

Filons vers la morue. La donzelle est rustre. Décharnée plutôt qu’émiettée, elle est humide et non « croûtée », ce qui ne la rend pas plus séduisante. Les morceaux sont trop gros à notre goût, mais heureusement le sel est ici bien dosé, et l’assaisonnement lui relève un peu les bas-résilles. Du rougail morue de base, pour résumer. Pas facile de trouver de la bonne morue, on sait, mi comprend pu, mi comprend pas…

Bifurquons vers les Œufs massalé. C’est le plat « traditionnel » du lot, et sans doute le meilleur, si l’on considère bien entendu qu’en bouche, le blanc bouilli se mélange mal avec la sauce, par nature. On est habitué. Cette dernière, au massalé donc, est délicieuse. Elle humecte le riz basmati merveilleusement. Ajoutez le rougail tomates par-dessus, et c’est le festival. Le massalé est volontaire mais non agressif, avec assez de nuances gustatives pour vous embaumer les sinus au passage.

Le riz est en grain, bien cuit. Les haricots sont de bonne facture. Nous n’avons pas goûté aux gros pois. Pas de dessert aujourd’hui. Tant pis. En temps normal des gâteaux locaux sont disponibles. Addition : 41 euros pour trois plats et les boissons. Le rapport qualité-prix est perfectible.

IMG_5889Sur le bas de la ville de Saint-Denis, dans un pâté de béton où aucune verdure ne vient tempérer les ardeurs du soleil, le Cari Factory commence son aventure. Pas facile de trouver une place de parking. L’astuce est de vous garer à l’ancienne gare routière, puis de rejoindre la rue Jules Auber par la rue des Sables, que vous trouverez juste en face. 3 minutes à pied.

Plusieurs retours nous étaient remontés de la part de clients assez satisfaits. Nous avons voulu nous faire notre propre idée, et pour le moment, elle est mitigée. Les produits devraient être mieux choisis. Mais le potentiel est néanmoins là, la clientèle aussi. Puisse le Cari Factory prendre vite sa vitesse de croisière pour peut-être combler en partie le vide laissé par la fermeture du Fouquet, un peu plus bas, même si ce dernier ne jouait pas tout à fait dans la même cour. Faites-vous votre propre idée. Laissez vos commentaires sur Clicanoo, Facebook, ou le mail indiqué ci-dessous, si le cœur vous en dit. Pour nous, aujourd’hui, le Cari Factory récolte une fourchette en inox.
Nous vous souhaitons un joyeux Noël et un excellent réveillon gourmand.

Pour résumer. Accueil : bien • Cadre : bien • Présentation des plats: bacs • Service : bien • Qualité des plats : moyens • Rapport qualité-prix:  perfectible. Impression globale : peut mieux faire.
Fourchette en inox

LA PRÉSENTE CRITIQUE A ÉTÉ RÉALISÉE LE 22 DECEMBRE 2017, À PARTIR DE MIDI, ET NE PRÉTEND PAS ÊTRE UNE VÉRITÉ ABSOLUE ET DÉFINITIVE. NOTRE POINT DE VUE EST SUBJECTIF, PAR NATURE, MAIS PARFAITEMENT HONNÊTE. NOUS CERTIFIONS N’AVOIR AUCUN RAPPORT DE PRÈS OU DE LOIN AVEC LES PROPRIÉTAIRES DE CE RESTAURANT ET AUCUN INTÉRÊT À ATTRIBUER À CE DERNIER UNE BONNE OU UNE MAUVAISE NOTE. DANS TOUS LES CAS, LE RESTAURANT DISPOSE D’UN DROIT DE RÉPONSE.

 

Le Ben Ile

Ben Ile 1Aujourd’hui direction Dos d’Ane, à dos de cheval vapeur, dont les amortisseurs souffrent un peu pour cause de travaux en plein Pichette. Dos d’Ane est un village réunionnais des hauts agréable, tout vert et rafraîchi par l’altitude, point de départ ou d’arrivée de randonneurs en rang d’oignons sur le sentier de la Roche Verre-bouteille, déboulant sur un point de vue dont la mairie, tutti et quanti, semble se ficher comme de l’an quarante tant le site est à l’abandon. Désolant.

Au numéro 1 du chemin Cap Noir, qui mène à cet endroit, le Ben île ouvre ses portes aux clients du coin et de loin. C’est une salle propre d’une trentaine de couverts, plus une vingtaine en terrasse pour les jour de soleil. Nous arrivons de bonne heure, comme d’habitude et en profitons pour jeter un œil sur les articles vendus dans le vide-grenier attenant.

L’accueil de la patronne est jovial. Trois plats au menu du jour : rougail saucisse, cari poulet fumé et rougail morue du vendredi. Nous choisissons les deux derniers, plus un gâteau patate et une tarte au coco pour le dessert. Après le rafraîchissement mousseux, les deux plats sont servis à l’assiette, avec un dressage simple et propre, dont des feuilles de salade bien vertes et fraîches. C’est parti.

Ben ile 2Le poulet fumé nous paraît d’entrée trop timide en goût. Le fumet est présent, mais pas assez. Heureusement que la sauce du cari vient l’aider. Celle-ci, au demeurant, par sa consistance et la prédominance tomatée, a plus de point commun avec celle d’un poulet basquaise qu’avec celle de notre cari de poulet national. Cela manque de franchise au niveau des épices. Pour autant, c’est bon. Le riz profite bien de cette belle sauce rouge. Clairement, il faut revoir la volaille elle-même, pas assez goûteuse.

Le rougail morue fait meilleure figure malgré, là aussi, d’une humidité surnuméraire. La chair est émiettée trop gros, comme celle des morues en barquette. Un séchage plus prononcé, terminé par une croute de fond de marmite aurait donné davantage de relief à la salaison en relevant son fumet. Du piment vert « krasé » aurait enlevé tout ça davantage encore. Ces détails mis à part, le plat se tient aussi.

Les accompagnements ne sont pas mis en défaut : très bon riz grain long correctement cuit, souple ; magnifiques pois du Cap bien en crème, veloutés et épicés ; très bon rougail tomates, correctement coupé et écrasé, même s’il manque un peu de piquant à notre goût. Même les quelques feuilles de salade sont très bien assaisonnées.

Ben ile 3Les desserts terminent ce repas en fanfare. La tarte au coco et le gâteau patate, chacun dans leur registre, adoptent une texture moelleuse et se délitent en bouche pour un plaisir décuplé. Le petite glace est parfaite. Deux pâtisseries exécutées avec justesse. Efficaces et déjà regrettées quand l’assiette est terminée.

Si nous tenons compte de la tradition culinaire réunionnaise, impossible de dire que les deux plats que nous avons dégustés sont des modèles du genre. Ils sont quelque peu à part. Ce qui ne les empêche pas d’être correctement préparés et de satisfaire le palais. Une bonne entrée en matière pour faire découvrir notre gastronomie aux touristes, avant de les emmener vers des préparations plus authentiques, et sans doute plus grasses et plus épicées.
Car le positif est aussi dans un dosage de sel correct, peut-être trop léger sur le poulet tout de même, et un bon équilibre en gras. Une première visite nous avait également satisfait, avec un cari de poulet très correct, et un boucané ti-jacques honnête bien que nous aurions préféré du ti-jacques boucané. Autant d’arguments qui, ajoutés à la qualité de l’accueil et du service, nous font décerner au Ben Ile une jolie fourchette en argent.

FourchettesPour résumer. Accueil : bien • Cadre : moyen • Présentation des plats: bien • Service : très bien • Qualité des plats : bons • Rapport qualité-prix : bon. Impression globale : bonne table
Fourchette en argent

LA PRÉSENTE CRITIQUE A ÉTÉ RÉALISÉE LE 1ER DÉCEMBRE 2017, À PARTIR DE MIDI, ET NE PRÉTEND PAS ÊTRE UNE VÉRITÉ ABSOLUE ET DÉFINITIVE. NOTRE POINT DE VUE EST SUBJECTIF, PAR NATURE, MAIS PARFAITEMENT HONNÊTE. NOUS CERTIFIONS N’AVOIR AUCUN RAPPORT DE PRÈS OU DE LOIN AVEC LES PROPRIÉTAIRES DE CE RESTAURANT ET AUCUN INTÉRÊT À ATTRIBUER À CE DERNIER UNE BONNE OU UNE MAUVAISE NOTE. DANS TOUS LES CAS, LE RESTAURANT DISPOSE D’UN DROIT DE RÉPONSE.