Vous prendrez bien un petit café ?

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Jacques Lepinay et son café gourmand, devant son tout nouveau label « Esprit du parc »

Marie-Claude Grondin et Jacques Lepinay sont deux yabs heureux. Heureux d’habiter dans un lieu encore préservé comme Grand-coude, où la nature est reine. Une nature d’autant plus aimée et respectée qu’ils se sont lancés dans la culture bio du café Bourbon pointu, dont raffolent les Japonais et aussi les Chinois.

La production annuelle avoisine les 4 tonnes de baies pour près de 400 kilos de produit fini. Lequel est vendu sous forme classique, moulu, ou décliné en crèmes, gelée, liqueurs, sablés et autres petites douceurs arrangées avec amour par Marie-Claude. Les champs, en contrebas des trois chambres d’hôtes que le couple tient dans la fraîcheur, bénéficient d’une température et d’un taux d’humidité propices au développement de pieds très feuillus, et à une maturation longue des baies. Celles-ci n’en sont que plus aromatiques. Partout, les herbes folles que Jacques taille juste avant la récolte, participent à la constitution d’un humus bienfaiteur.

Explications et dégustations

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Jacques a baptisé cet enfin « Saint-Expédit »…  inventé par un réunionnais dans les années 60, il sert à enlever la pellicule qu’il y a sur le grain de café, appelé la « parche »

Le travail est exigeant sur les deux hectares plantés en café, dont 5 000 m2 où se fait la récolte, « mais je n’ai plus de produits à acheter, et d’ailleurs une des meilleures preuves que les pesticides sont supprimés est sous votre nez » déclare-t-il. En effet, juste à côté des quelques volailles et oies gueulardes, une de nos bonnes vieilles araignées noires semble pester que nous ayons dérangé sa toile. « Si je traitais, elles ne seraient pas là ».

Côté fabrication, Jacques fait d’abord visiter un petit musée, puis passe à l’atelier. Des grègues et moulins antiques au torréfacteur en passant par une machine inventée localement pour enlever la pulpe des baies : tout y est. On y découvre également les produits transformés de la Maison du Laurina.

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Les grègues et autres machines a café sont en vitrine dans le petit musée

Jacques enchaîne sur les procédés de fabrication. Ceci fait, les visiteurs ont droit à la dégustation d’un café gourmand : crème au Bourbon pointu 1, sablé ti-son Bourbon pointu2, chou3 dont la pâte est parfumée au Bourbon pointu, muffin 4 de ti-son Bourbon … vous avez compris… et le summum : un fondant au chocolat 5, ti-son et Bourbon pointu, velouté, où le chocolat prend des accents fruités et caramélisés. Là-dessus, vous dégustez la crème et la liqueur, qui développent davantage des saveurs confites de pruneaux et de banane flambée.

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Les produits créés par la Maison du Laurina : cafés en grains ou moulu, liqueur, crème, biscuits, gelée…

La Maison du Laurina : 15 Chemin de la Croizure, Grand Coude Tél : 0262 56 39 48 • Mobile : 0692 68 78 72
www.lamaisondulaurina.fr

IMG_8193Cet engin-ci sert à sécher la pulpe du café pour en faire du cascara, une infusion très tendance bientôt commercialisée par La Maison du Laurina.

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« Nous avons des floraisons tous les mois, depuis décembre jusqu’en mai. Il faut dix mois entre la fleur et le fruit. » explique Jacques Lepinay. Le caféier aime la lumière, et l’humidité, mais pas les grosses chaleurs. A 1 000 mètres, altitude de Grand-Coude, le café mûri correctement, même s’il y a moins de fruits et plus de feuilles.

Le Tangor

La Plaine des Grègues est connue, ici et aussi outre l’océan, comme la « capitale » du curcuma. Pour avoir emprunté la jolie route qui y mène, depuis Saint-Denis, nous vous le certifions : ce n’est pas aussi loin que ça, et il y a bien moins de tournants que pour monter dans les hauts de l’ouest, par exemple.

Le village, perché qu’à 600 mètres d’altitude, est pour ainsi dire lové dans une sorte de cirque miniature. Si le curcuma est connu et reconnu, c’est la faute de Mémé Rivière, que les visiteurs de salons, foires et autres réjouissances champêtres diverses connaissent bien maintenant. Vous retrouverez tout ces bons produits du terroir à la Maison du curcuma, la case à Mémé en quelque sorte. Achard, gingembre ou piments confits, bonbon la rouroute, et le produit phare : la poudre de curcuma « de luxe », fabriquée à partir du cœur du rhizome, là où la curcumine est la plus concentrée. Mais nous ne sommes pas venus dans ce joli coin de Saint-Jo pour la poudre orange, même si nous sommes repartis avec un bocal ! Notre intérêt se porte plutôt sur le restaurant le Tangor (en référence à ce délicieux agrume qui semble trouver ses aises alentours), naguère racheté par Mémé Rivière itou, après huit mois de fermeture. La cuisine à Mémé, si l’on peut dire.

IMG_8487Nous débarquons donc le nez en l’air, en ce week-end ensoleillé, au barreau sans pétrel de la jolie petite maison qui abrite l’établissement, nichée dans un non moins sympathique jardin. Le fond de l’air est frais, et l’appétit est là. Le chef, en revanche, n’est pas là, lui. L’homme est en vacances, et remplacé au pied levé par un ami. Tant pis, puisque nous y sommes, nous goûterons la cuisine de l’ami, en priant pour qu’il soit à la hauteur. Nous n’aimerions pas dégainer la fourchette en inox dans ces circonstances.

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« Petit » punch (l’iPhone donne l’échelle) au curcuma. Bon, mais très sucré.

L’accueil est poli, souriant, mais un poil speed. Pourtant il n’y a encore aucun client. L’on nous installe à l’intérieur à notre préférence, ce qui nous permet d’apprécier la déco et la chaleur qui se dégage de cette salle confortable, aux tables bien mises. Au menu du jour : des créolités. « Nous avons momentanément réduit la carte, le temps que le chef revienne » nous apprend-on. Aucun souci, les plats disponibles conviennent très bien, dont certains peu courant, entre le steak de porc et le rougail saucisses : baba figue snoek, friture de guêpes (à 25 euros, ben oui madame) et boucané aux brèdes lastron. S’ils ont des brèdes au menu ici, c’est déjà un bon point. Avec un (petit, tout petit) punch parfumé au… curcuma, trop sucré, une mise en bouche : des beignets de carottes, qui, oh miracle, ont un goût de carotte et non de graillon.

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Peu de goût pour le cari de coq fermier

Nous partons sur un cari de coq « fermier » et le baba. Nous commençons avec un gratin de chouchou où le légume a perdu toute existence gustative, assassiné par une béchamel liquide et un fromage tyrannique. Et quand, en plus, le légume a été débité en morceaux trop petits, rien d’étonnant.

Baba, le coq ne nous rendra pas. Fermier, il est pourtant. La chair est souple, fière, et donne une belle mâche. En revanche le cari manque de punch gustatif. Nous sommes les premiers à décrier les assaisonnements à la truelle, le sel à la louche et les épices surdosées (dont le curcuma d’ailleurs) pour masquer l’insignifiance et la décrépitude dans certaines cuisines, flinguées à la fourchette en plastique. Mais ici c’est l’inverse. C’est un cari de coq éteint, coincé du croupion. Les saveurs sont minimales. Ça manque de roussi. Et ce n’est pas gras du tout. Nos artères l’en remercient. Notre palais moins. Une lichette supplémentaire de sauce épaisse aurait été bienvenue. Et plus de sel aussi, pour une fois. Le cari se termine quand même sans difficulté.

IMG_8498Le « sounouk » en robe de baba figue n’a pas de mal à faire mieux. Le sel est maîtrisé, l’amplitude grasse du poiscaille, qui renifle ses émanations classiques de sous-vêtements après deux heures de jogging, trouve son maître dans la consistance fouettée et humide du baba figue, qui répond avec son amertume légère. C’est très bon. Ça manque de piment quand même. Heureusement que le piment vert écrasé, et confit, vient aider un peu, malgré un côté vinaigré qui ne passe pas trop avec ce plat-ci. Dommage de ne pas avoir au moins deux rougails plus originaux à cette table.

IMG_8495Le riz est correct. Les gros pois en crème, avec un joli roussi, eux aussi. La daube de citrouille qui accompagne les caris est bienvenue, d’autant qu’elle est réussie. Elle équilibre l’assiette. Du velours. Nous faisons l’impasse sur les desserts. Si les bonbons la rouroute proposés sont les mêmes que ceux vendus sous emballage à la Maison du curcuma, 2 euros pièce, pas très poudreux, ce n’est pas grave. Nous réglons une note de plus de cinquante euros pour une entrée, deux caris, les boissons et un café. Le rapport qualité prix est perfectible.

Le Tangor est une bonne adresse du Sud sauvage « des hauts », idéal pour les familles, avec un cadre intérieur cosy, plaisant à voir, et un jardin bucolique par beau temps. Étape incontournable après une balade dans les environs, avec ou sans provision de curcuma. L’ami remplaçant du chef ne s’en est tout de même pas trop mal tiré, malgré un cari de coq approximatif réalisé avec un volatile pourtant badass, et un gratin de béchamel au fromage ou inversement. Tout le reste fut bon. Y compris le service. Nous nous ferons une opinion sans doute plus précise lors d’un passage ultérieur si le chef officiel est de service. En attendant, nous avons tout de même le plaisir d’attribuer au Tangor une juste fourchette en argent.

 

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Pour résumer. 
Accueil : bien • Cadre : très bien • Présentation des plats : moyen
• Service : bien • Qualité des plats : bons • Rapport qualité-prix : perfectible Impression globale : bonne table

Fourchette en argent

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Le Cap Méchant

IMG_2559Cap Méchant, Basse-vallée. Ses falaises noires et déchiquetées. Les vagues qui s’y écrasent en explosion d’écume. Sa nature exubérante. Son aire de pique-nique bondé le dimanche. Ses trois restaurants «grande capacité» alignés face aux pimpins. Et, fidèle au poste, la mère Colette, dont l’esprit bat la campagne du Sud sauvage depuis on ne sait plus quand. Le Cap Méchant est unique.

Quelque part, on se demande si les énergies conjuguées des antiques laves et du puissant océan, comme suspendues dans le temps, aidées du grondement marin incessant, ne maintiennent pas la pauvre Elise dans une sorte de boucle temporelle qui la confine dans son délire paranoïaque. Il y a bien quelque chose, là… quelque chose de plus que les cuisines du Cap Méchant, de l’Etoile de mer et du Pimpin, pour attirer le monde, souvent venu de loin.

Au Cap Méchant, le restaurant, c’est jour de communion. C’est vous dire si le parking d’à côté, poussiéreux d’habitude, en boue quand il pleut, est plein à craquer. Comment diable (comme dirait Elise) ne s’est-il pas trouvé un maire, un propriétaire, un mécène, pour nous torcher un parking digne de ce nom, bitumé et propre, dans cet endroit, depuis le temps ? En revanche, le restaurant lui-même a bénéficié d’un lifting depuis notre passage en 2011. Il a eu le temps. Plus rien à voir avec l’improbable hangar miteux d’autrefois. C’est propre, sobre, et toujours immense. Et l’accueil est toujours souriant. Nous arrivons avant le tsunami des endimanchés, les femmes et les enfants d’abord, contents d’avoir reçu Dieu, et à présent affamés. Nous nous déposons dans un coin, après une vivifiante marche côtière, et une fort jolie personne nous amène la carte, qui consiste en une feuille A4 recto-verso plastifiée. Pas très raccord avec l’endroit, esthétiquement parlant.

Quatre entrées, dont l’incontournable salade de palmiste, quinze plats créole, douze plats apparentés «chinois» et sept desserts, garnissent le recto. Le verso étant la carte des vins et des apéritifs. Cela fait beaucoup. Un choix stratégique de ratisser large pour contenter tout le monde souvent préjudiciable à la qualité.

Notre choix à nous se porte sur le gratin de palmiste, suivi d’un civet de canard, d’un cari la patte-cochon et d’un cari de zourite. Les plats débarquent assez vite, malgré la marée grossissante des clients qui accapare les serveurs. On y va.

IMG_2561Le gratin est marron clair. Un assaisonnement puissant a enduit ce qu’est devenu le cœur de palmier : une matière hétéroclite, moelleuse, avec quelques morceaux survivants ici et là, qui envoie des rafales de poivre et de fromage soutenant un fumet aussi vaillant en bouche qu’au nez. Le palmiste quasi fondu dans les épices c’est un bonheur. Cru, s’il n’est consommé tout de suite après être coupé, il n’a aucun goût. Le gratin est exterminé.

IMG_2563Le civet de canard se défend, même s’il est un peu timide. Les amateurs de vin cuit relevé, de girofle autoritaire et de poivre puissant, en resteront pour leur frais. Ce civet-ci fait dans le conventionnel, le sage, et presque le passe-partout. Pour ne pas froisser les palais difficiles de gastronomes du dimanche sans doute. La viande est ultra cuite, trop ? Cela manque singulièrement de mordant. Pour ne pas froisser les dentiers difficiles des gastronomes du dimanche… sans rire.

Le cari la patte vaut le canard. A vrai dire, eu égard aux considérables caris « la patte » qui occupent notre mémoire, celui-ci est un tantinet palot. Nous sommes d’abord surpris par l’aspect visuel de la sauce, comme grumeleuse. Ce n’est pas engageant. Nous déplorons aussi la découpe, en morceaux moyens, là où nous attendions à ces bonnes tranches de patte-cochon recouvertes de peau épaisse et cuivrée, transpirant leur sauce, offrant leur gélatine aux gencives avides. La viande a peut-être trop nagé, quand elle aurait dû tâter du fond de marmite pour y produire ses sucs.

IMG_2565IMG_2566Après ces deux caris bons, mais un peu trop propres sur eux, le zourite rachète tout. Fondant au possible est le tentaculaire, et que le diable nous patafiole, avec ou sans Elise, si nous ne détectons pas là derrière comme un parfum de corail iodé, à moins que le cuistot ait eu la bonne idée d’aller tremper quelques heures le céphalopode dans l’océan, au bout d’une gaulette ! La sauce épaisse, imprégnant la viande, joue de l’acidulé-doux éclatant, tournant le charme musqué du zourite en une belle danse de saveur, appuyé d’un glissant appétissant.

IMG_2567Les grains en crème respirent un thym frais qui marie bien le riz et le porc. Et le zourite saute avec joie sous les piques d’un piment vert «crasé» que nous avons réclamé. Sévère, le piment, et odorant. Un machin comme ça dans la bouche d’un touriste l’envoie direct courir comme un damné, culotte dans la main, vers les précipices glacés de l’océan farouche. Nous, nous adorons !

Pas de dessert. Nous prenons le café, et tirons notre révérence après avoir réglé la somme de 68,50€, pour trois caris, une entrée, trois boissons et deux cafés. Soit un peu plus de 22 € par personne. Le rapport qualité prix est assez bon.

Le Cap Méchant à Basse Vallée, c’est la maison mère d’où est parti l’empire culinaire local bien connu. Dans le même esprit, ce restaurant, placé au cœur du Sud sauvage, dans un lieu idyllique, a choisi d’ouvrir ses portes aux grands groupes et aux événements, familiaux et autre, et dans ce cadre, de proposer une pléiade de plats pour satisfaire le plus grand nombre. C’est un choix. Il en faut sans doute. Même si nous aimerions qu’à côté, se monte une structure plus modeste qui revienne aux fondamentaux de notre culture culinaire, pour un nombre réduit de personne, ainsi que l’a si bien fait Ti Fred, notre fourchette d’or de l’année dernière, à la Petite Île. Nonobstant ce fait, cher lecteur, figurez-vous que tout de même le Cap Méchant est toujours dans les clous. Nos remarques n’empêchent pas que la cuisine y soit toujours bonne, et parfois éclatante. Elle l’est certainement davantage durant les week-ends plus tranquilles, hors période festive. À cela s’ajoutent un service souriant, très pro, et un cadre où l’on prend plaisir à manger. Il est donc normal de lui attribuer une fourchette en argent avec recommandation, ce qui correspond peu ou prou à la même note qu’en 2011, l’ancienne fourchette en argent ayant gagné deux étoiles dans l’intervalle.

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Fargent

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Pour résumer. Accueil : bien • Cadre : bien • Présentation des plats : aucune
• Service : très bien • Qualité des plats : bons
• Rapport qualité-prix : assez bon
Impression globale : bonne table

Fourchette en argent avec recommandation

 

Chez Mité

IMG_8079IMG_8069Aujourd’hui nous voilà à Saint-Gilles, pour tester un petit restaurant de cuisine locale où nous avions remarqué naguère une queue conséquente avant midi tapante : Chez Mité. « Bonjour, ici c’est self service » nous lance-t-on pendant que nous regardons le menu. Pas tout à fait « self », en fait, puisqu’on se fait servir et on ne se sert pas soi-même.

À côté des caris du jour, diverses salades sont également proposées, et composées, pour 7€ l’assiette. Nous optons pour un cari poulet et un cari de porc aux champignons, avec une salade en entrée, et deux mousses locales en guise d’apéritif. Nous prenons place sous l’abri tôlé et verdoyant attenant, où tables et chaises en plastique attendent les clients, offrant une trentaine de places. On nous demande si la quantité de riz nous convient. Elle convient ! Tout est servi généreusement, taillé pour les dockers, ceux d’avant, qui trimballaient des gros sacs sur le dos. Mais pas la moindre présentation, comme ce fut le cas à l’Horizon la semaine dernière. Persé, met’sec. C’est parti.

IMG_8078La salade est des plus standard, avec des œufs, des légumes à la vapeur qui ont perdu tout croquant et une vinaigrette banale. Passons.

IMG_8075Nous attaquons le cari poulet. Évidemment, c’est du poulet industriel, pas vieux. La viande est saisie, et cuite à fond, ce qui lui évite de se décharner, mais elle est blanche, sèche et laisse sur le croquant une amertume légère. Bien que curcumatée au Caterpillar, la sauce qui l’imbibe aux pourtours est correcte, même si quelques oignons hachés se voient encore. C’est donc globalement plutôt mangeable, et laisse au nez une humeur de cari jaune.

IMG_8076Le cari de porc fait mieux. Les morceaux sont assez tendres, et les bouts de peau y contribuent largement. L’assaisonnement est sympathique, mais assez huileux. Les champignons de Paris en boite apportent une texture différente et une relative fraîcheur que soutiennent efficacement les oignons verts dont le piquant naturel relève le cochon sans s’en dédire.

Le riz est un peu mou, mais reste aimable. Il boit les sauces de cari sans moufter, ce qui donne des bouchées intéressantes, où les bonnes lentilles avancent leur saveur de terre mouillée. En matière de piment, on nous dépose deux cuillerées d’un piment citron comme confit depuis Mathusalem. D’où sort donc cette puissante odeur de fermenté, assez proche de celle de la pommade pour les bronches ? On se le demande. C’est pimenté, et très acide, mais bizarre.

Pas de dessert qui vaille la peine. Nous réglons donc une addition de 29€ pour deux caris, une assiette de salade et deux Dodo. Le rapport qualité prix est correct. Si l’on ajoute la quantité, c’est encore mieux.

Oui, on peut manger pas cher à Saint-Gilles ! ça défile d’ailleurs chez Mité, davantage pour emporter que pour manger sur place. Rares sont ceux aujourd’hui qui calent à Mité. Le service est minimal, l’accueil est poli, mais sans chaleur. Rien n’incite vraiment à rester. Pas de déco, pas de musique d’ambiance, rien sur les tables. C’est un camion bar géant où l’on peut éventuellement manger sur place. Heureusement que la cuisine tient à peu près la route, naviguant dans les mêmes eaux que celle du dernier restaurant visité, à la Possession. C’est bien fait, mais sans éclat particulier pour les plats que nous avons dégustés . Pas de quoi mériter une mauvaise note pour autant, même si ça renifle la fourchette en inox. C’est en tout cas largement au-dessus d’un autre restaurant visité naguère, pas très loin de là. La Fourchette en argent s’impose donc, par défaut.

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Farg2
Pour résumer. 
Accueil : moyen • Cadre : moyen • Présentation des plats : aucune
• Service : moyen • Qualité des plats : bons • Rapport qualité-prix : bonImpression globale : relative bonne table

Fourchette en argent

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