Il est midi tapante quand nous arrivons au Jamblon, restaurant de la Bretagne, posé sur la route Gabriel Macé. Pas un chat, ou presque. Quelques quidams repartent avec des barquettes.
Le menu inscrit à l’entrée mentionne des plats de type brasserie, et quelques autres locaux et « exotiques », comme ce poulet rôti « à l’orientale ». « C’est fait avec les épices du coucous » précise l’homme qui nous accueille. Oui, nous avions bien senti l’odeur en arrivant. Entrecôtes, magret de canard, tartares, salades, voilà en somme l’essentiel du menu, avec un porc au caramel et un cari de poisson au gingembre, jeu de chair en cubes ordinaires baignant dans la sauce. Nous choisissons le poisson frais grillé et le poulet « oriental ».
La terrasse d’une soixantaine de couverts, où trône le jamblon, se remplit peu à peu tandis que nous goûtons au cocktail de fruits frais, contenant « un peu de tout » nous dit-on en énumérant une longue liste de fruits. Le résultat n’est pas joyeux. A peine une saveur douceâtre noyée dans l’eau. Même le thé industriel servi avec est meilleur. A 6,50 euros, ça fait cher le cocktail.
Les assiettes dressées ne tardent pas. Peut-être auraient-elles dû. En effet, le poisson est servi cru à cœur. A ce compte-là, le tartare frétille encore. Il retourne en cuisine et nous revient une dizaine de minutes plus tard un peu cramé sur le dessus. L’espadon est brut de décoffrage en terme de goût, le citron le civilise un peu. Heureusement que la texture est restée moelleuse après le supplément de cuisson. Nous avions demandé l’espadon « nature », finalement une petite sauce aurait bien enrobé tout ça. Peut-être eut-il fallu choisir le filet de Saint-Pierre sauce vierge.
Le poulet n’est pas grandiose. C’est du poulet industriel « de lo », tout de même correctement rôti, mais qui ne propose pas de saveurs à la hauteur de l’odeur qui nous avait interpellés. La chair est tendre, elle présente cependant des côtés rosés à l’intérieur. C’est la course en cuisine ? Pas le temps de cuire correctement les aliments ? Si le plat rappelle peut-être lointainement un vague couscous au poulet en conserve, il baigne dans l’huile et tient davantage du poulet sauce d’huître gras que d’autre chose.
Le riz est très standard, avec des grains détachés. Ce n’est pas du grand luxe, mais il reste mangeable. Les haricots sont atomisés par des feuilles de caloupilé, avec un arrière-goût assez étrange. Le rougail courgettes est un tas de sel, nonobstant le fait que de nos jours il est bien difficile de trouver des courgettes qui ont du goût.
Les desserts sont bons, sans faire de feu d’artifice. La crème brûlée « à la fêve de Tonka », servie chaude dehors, tiède dedans, est assez satisfaisante. Les mignardises servies avec le café gourmand sont passables, sauf la salade de fruits, fade, comme un rappel du cocktail.
Addition : 55€ pour deux repas, apéritifs compris. Le rapport qualité-prix est perfectible.
Midi trente. La terrasse est bondée. Le restaurant semble être prisé. Aurions-nous choisi les mauvais plats ? C’est possible. Sommes nous arrivés un mauvais jour ? C’est aussi une éventualité. L’accueil et le service, eux, sont très professionnels, bien que nous ayons encore dû réclamer notre carafe d’eau. Que dire de plus sinon que les plats que nous avons dégustés aujourd’hui sont assez quelconques. Cela est d’autant plus décevant que l’établissement nous avait été recommandé. Si c’est juste pour se nourrir, à ce prix là, autant rester chez soi. Nous quittons le Jamblon après lui avoir décoché une fourchette en inox.
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Pour résumer. Accueil : bien • Cadre : bien • Présentation des plats : bien
• Service : bien • Qualité des plats : très moyen • Rapport qualité-prix : perfectible. Impression globale : mitigée
Fourchette en inox
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