Dam’s Caz, bonne cuisine sans chinoiser

Saint-André compte quelques bonnes tables créoles. Le Velli et chez Jo, le Franciscéa aussi, si on veut, et une multitude de petits restaurants de qualité diverse, et souvent inégale selon les jours.
Celui que nous visitons aujourd’hui, « vu à la télé », prend ses quartiers sur l’avenue Bourbon.

Si vous parvenez à vous garer le midi Avenue Bourbon, à proximité de chez Dam’s Caz, courez au PMU le plus proche, vous êtes en veine. Vous aurez plus de chance de trouver de la place derrière l’église, et encore. Nous débarquons de bonne heure, comme d’habitude. Les plats sont prêts. Le menu du jour, affiché à l’extérieur donne le ton : il s’agit de cuisine chinoise, essentiellement. Enfin, « chinoise » à la sauce réunionnaise ! On n’est pas non plus au Wang Fu ni au Sweet Cooking. Appelons ça de la cuisine au Karay : Sauté de crevettes à l’impériale, Riz cantonné poulet, sauté de mine porc et sauté de poulet aux oignons. Les seuls plats pur péi sont un ti salé aux gros pois et un rougail saucisses fumées. Et l’élégance d’écrire correctement « bon » appétit et pas « bonne » appétit !

L’accueil est souriant et sympathique. La jeune femme au service nous explique le fonctionnement de l’établissement. Buffet à volonté, et à emporter aussi, payable à la barquette « qui ferme ». En gros mettez-y tout ce que vous voudrez, tant que la barquette puisse être fermée. Deux originalités, peu ou pas vu ailleurs : le buffet à volonté inclus samoussas, bonbons piments et consorts, et les glaces aussi.
Le premier regard sur l’ensemble des plats alignés est satisfaisant. Les couleurs sont belles, mais les délicats des artères vont avoir quelques sueurs. Un déjeuner ici et c’est deux jours de légumes vapeur derrière.

Nous entamons les hostilités avec des fritures. Samoussas, bonbons piment et feuilletés aux brèdes sont plutôt bons dans l’ensemble. Des épices pas trop agressives. Un sel correct. Le bonbon piment est plus dodu que Juliette. Puisque le buffet est à volonté, nous tâterons de tout, sauf des mines. On veut bien vivre dangereusement, mais là, c’est un peu trop « généreux » pour employer un euphémisme poli.

Le riz cantonnais est riche et bien foncé. Carottes et tout petits dés, oignons verts, œufs, avec du poulet tendre, tout ça bien sauté, font des bouchées gourmandes et odorantes. Ce riz cantonnais est un plat en soi, davantage que certains autres moins généreux et consistants. L’accompagner d’un autre plat ce n’est plus de la gourmandise, c’est de la témérité.

Le poulet aux oignons a l’élégance de se tenir malgré sa visible basse extraction. Imbibé de sauce, comme les oignons très cuits d’ailleurs, il affiche un goût prononcé, sur une danse sucrée salée. C’est assez bon.

Sucrées salées sont aussi les crevettes. Toutes rouges, elle sont charnues et ont gardé leur saveurs un peu sauvage. La sauce épaisse et glissante, ajustée au croquant des poivrons, est un délice. Les petites cacahuètes qui s’y promènent donnent aussi du croquant, et leur saveur assoie le sucré-salé d’une touche intéressante. Ce plat est presque addictif.

Le salé pour sa part a donné son sel aux gros pois dont le bain aurait pu être un peu plus épais et crémeux, ce nous semble. Malgré tout le plat est correct.

Le rougail saucisses est trop salé. Les adeptes du sel et de la saucisse mal épicée y trouveront leur compte. Nous, nous adhérons pas du tout.

Un mot sur les accompagnements : le riz blanc est bon. Ce n’est pas ce triste riz à grain sec et détaché qui joue au flipper dans les dents, comme on en trouve trop souvent ailleurs. Le rougail tomate est haché si gros qu’on ne confondrait presque avec une salade s’il n’était pimenté. Cela prend autant de temps que ça de faire un rougail tomate présentable ? Le rougail carotte envoie de belles charges chaudes. Il passe mieux avec les crevettes.

Nous terminons avec des glaces. Mais des gâteaux et des salades de fruits sont aussi disponibles. Addition : 17 euros boisson comprise. Le rapport qualité prix est bon.

Le chef du Dam’Caz est sans conteste possible un maître karay. La cuisine n’est sans doute pas le parangon du raffinement culinaire réunionnais, écriteau derrière lequel se cachent parfois certains restaurants à la cuisine sans goût ni sentiment. Mais après tout ce n’est pas ce qu’on lui demande.
Si vous voulez du goût et des sensations, vous les trouverez au Dam’Caz, à la louche, à la benne !
C’est de la bonne cuisine de quartier, généreuse dans tous les sens du terme. Ceci dit elle y gagnerait en cherchant un peu plus de légèreté et de finesse, et à éliminer complètement les plats approximatifs comme ce rougail saucisse qui faisait figure de poil gras dans un bol de soupe chinoise. Pour l’heure, le Dam’Caz ne mérite pas moins qu’une fourchette en bronze d’encouragement

Le Cap Est réussit l’épreuve

Ce ne sont pas les lieux de restauration qui manquent sur la ligne Cambuston – Champ Borne, du snack de quartier aux tables reconnues. Entre le Colosse et l’église en ruine, et plus loin encore vers Rivière-du-Mât-les-bas, les endroits où déguster tranquillement sa barquette foisonnent aussi, face à la mer, comme dit la chanson, et sous les pimpins. Au delà des plaisirs du palais, le coin a gardé un je ne sais quoi d’authentique, même si la modernité a fait son œuvre.

Aujourd’hui nous allons descendons au Cap Est. Nous serions bien restés sur place, mais la terrasse est encore en travaux. Nous repartons donc avec trois barquettes, correspondant à trois des quatre plats au menu du jour. Le quatrième, du steak de thon, ne nous tente pas aujourd’hui.

L’accueil est très poli. Et la personne au service encline à répondre à quelques questions anodines. Nous apprenons que le Cap Est a ouvert ses portes voici déjà deux ans. Aussitôt rentrés, nous ouvrons les barquettes, et la dégustation peut commencer.

Ce riz safrané est un cousin par alliance du neveu à la mode de Bretagne du briani mauricien, avec un aïeul cantonnais. Nous déterminons mal sa généalogie mais parfaitement ses saveurs, où le fameux « safran » local joue en tandem avec le silon. C’est un vrai festival, avec ici et là des éclats de cotomili.
Le riz grains long est bien cuit, et sert de lien entre les petits morceaux de légumes croquants : carotte, haricot vert, petits pois, et moins croquants comme le chou et des effilochages de champignons noirs. Les bouchées sont joyeuses et finissent la barquette généreusement remplie.

Les saucisses aux bringelles se défendent bien également. Le soulier verni est coupé en lamelles assez grosses pour offrir une bonne mâche et montrer sans détour ses qualités gustatives dont ce côté un peu piquant propre à de la belle bringelle fraîche qui a poussé sans gonflette. Il faut tenir tête aux saucisses. Celles-ci sont maigres, mais non sèches, denses et assez relevées en poivre. La consistance résistante de la viande procure une sensation appréciable. Le charcutier est à garder. Le plat est proprement nettoyé et une petite acidité finale en bouche laisse poindre comme des arrangements de combava. La sauce est aussi maigre que les saucisses, et cela nous convient très bien.

Le civet de poulet sent peu, mais se ressent mieux. Le girofle cause tout de même, avec une réserve que nous apprécions. En effet, quand on lui lâche la bride, il transforme un civet en tintamarre gustatif hardcore. Le poulet de ce côté n’a pas été conçu pour vivre jusqu’à l’âge sénile, loin s’en faut. Sa chair est trop moelleuse. Malgré cette jeunesse industrielle, la viande tient quand même, sauve les apparences, toute imbibée qu’elle est de la sauce au vin. Le riz, blanc cette fois, est imbibé aussi, ce qui ne lui fait pas de mal d’ailleurs car nous avons là un représentant des grains longs, comme des doigts de pianistes liliputiens qui font des gammes sur les dents et les gencives en se foutant éperdument de devoir se rassembler pour donner un tant soi peu de mâche agréable.

Pas de persil hâché par dessus. Ce qui est dommage. Un oubli peut-être mais c’est plus probablement la rareté de la fine herbe ces temps-ci (les pluies sans doute) qui en est la cause. Les haricots ont passé le stade d’être utilisés comme munitions dans du calibre 12, tout juste. Cela manque d’épaisseur et de velouté. Le rougail piment est délicieux.

Nous repartons en réglant une notre de 19 euros pour 3 plats à emporter plus une bouteille d’eau. Le rapport qualité prix est très correct.

Sur la grande ligne droite après le Colosse, dans le sens Saint-Denis – Saint-Benoît, il vous faudra lever un peu le pied pour lire le menu du jour du Cap Est, posé sur la chaussée. La halte, normalement, ne vous décevra pas. La cuisine est bien faite, simple et colorée. La future terrasse devra permettre de donner un cachet supplémentaire au lieu en plus de déguster des plats sur place, et peut-être aussi des salades et des desserts, que nous n’avons pas vus. Nous y reviendrons.

Le Franciscea, grosse carte et assez bons petits plats

Aujourd’hui nous revoilà au Franciscea, restaurant de Saint-André posé juste derrière l’église du centre-ville, et tenu par le citoyen Nehoua Sully, même famille que la boutique située plus haut et qui, dit-on encore, faisaient les meilleurs sarcives de l’Est. Il s’agit de notre troisième visite depuis le début des critiques en 2011. La dernière avait abouti à l’octroi d’une fourchette en argent. Voyons si la qualité s’est maintenue depuis 2015.

Nous arrivons de bonne heure. La jolie case créole aux volets bleus est toujours accueillante. Peu de modifications ont été faites suite au Covid, les tables étant déjà espacées. L’accueil est souriant, devine-t-on à travers le masque, et nous nous posons près de la porte ouverte qui donne sur la petite varangue, pour profiter de la petite brise.

On nous dépose la carte. Un menu chinois, 19 plats et 6 entrées ; un menu Métro, 15 plats et 7 entrées ; un menu créole, 10 plats et 6 entrées. Des classiques pour la plupart, excepté le cari de légine au gingembre mangue. Cela fait beaucoup, tout de même, mais nous gardons espoir.
Nous prenons l’Assiette Créole composée de boudin, d’un achard, de samoussas et d’un piment farci, puis nous poursuivons avec un rougail zandouille et un cari la patte.

L’entrée arrive nous sautons sur les samoussas. Farce fine de poulet, bien arrangée d’épices et d’un piment volontaire, avec une pâte croquante. Le piment farci ne fait pas non plus dans le soft. Juteux et croquant, il envoie la salve de saveurs empreinte de cumin et de piment façon tsunami. Le boudin, mou et onctueux, fait dans le même registre. Cette assiette créole mérite son nom, non recommandée aux chochottes. Un délice.

Le cari la patte manque de punch. C’est du moins la première impression que nous avons eue. Mais notre palais allumé par l’entrée avait besoin de retrouver un peu de calme pour apprécier les subtilités du cari. Subtil il l’est, avec une sauce mesurée en quantité et qui laisse sur la langue comme un parfum d’herbe aromatique.  Du quatre épices probablement, du laurier peut-être, c’est raffiné. La viande en revanche l’est sans doute trop, raffinée. Nous aurions préféré des morceaux plus gras à la peau bien épaisse, histoire d’avoir de la mâche. Tant pis. C’est bon quand même, et le rougail zévis envoie ses atours verts et puissants pour tourner le cochon en bourrique.

Le rougail zandouille est un peu plus alerte que la patte. Le nez enregistre les vapeurs réglementaires teintées des odeurs fortes des dessous de bras pas rasés d’un ouvrier du bâtiment affligé d’hyperhidrose, coulant une dalle en plein cagnard. Tout cela adouci par la sauce bien tomatée, et souligné d’un sel présent, mais urbain. Les morceaux d’andouilles sont cuits comme il faut, suffisamment pour ne plus afficher la consistance des lanières de savates tout en offrant assez de mordant pour donner du plaisir. Le rougail tomate passe mieux avec. Pour 16 euros, c’est acceptable. On a vu plus cher et largement moins bon ailleurs…

Le riz, du grain long, est assez cuit pour qu’on obtienne des bouchées intéressantes, avec un liant acceptable. Les grains, en crème, corrects, aident un peu.

Les assiettes sont enlevées et remplacées par les desserts. Moelleux au chocolat et profiteroles. Le moelleux est aussi fondant au cœur. Les amatrices et amateurs de chocolat y trouveront un instant de bonheur. C’est très odorant.
Les profiteroles profitent de boules de glaces vanille excellentes, comme artisanales, avec moult chantilly.

Nous repartons repus après avoir réglé une note de 72 euros pour deux boissons, une entrée, deux plats et deux desserts soit 36 euros par personne. Le rapport qualité-quantité-prix est plutôt bon.

Que ce soit dit : nous nous méfions comme de la peste des cartes à rallonge, à nos yeux vestiges d’un autre temps où une certaine restauration voulait ratisser large pour faire du chiffre avec des produits bas de gamme. Mais nous connaissons au moins une ou deux exceptions où grosse carte ne veut pas forcément dire petite qualité. Aujourd’hui nous en découvrons une nouvelle.
Les plats que nous avons dégustés sont bien faits, ont le goût qu’ils sont supposés avoir, avec quelques petits plus qui leur donnent de l’intérêt… Nous n’avons donc aucun reproche à faire qui mériterait des lignes acerbes.
Peut-être serait-il souhaitable de varier un peu les grands classiques, fussent-ils demandés par la clientèle touristique, et leur adjoindre des brèdes par exemple.
Ce repas, servi avec bonne humeur et professionnalisme, nous a convaincu d’inscrire le Franciscea dans la liste des bons restaurants de cuisine réunionnaise que compte notre île.

Chez Jules, le goût de la simplicité

Nous allons dîner Chez Jules, restaurant de Saint-André, assis à la pente Sassy, testé voici deux ans, à qui fut attribuée une fourchette en argent pour sa cuisine créole très correcte.
L’article est d’ailleurs accroché au mur, à côté de la tête de hibou de « Trip » et du Guide Kaspro.

L’accueil est toujours souriant. Nous nous installons, et commandons les apéritifs. Deux tartines de tapenades accompagnent les boissons, en guise de mise en bouche. L’initiative est appréciée. Au menu ce soir, 4 entrées et 15 plats, dont deux caris et trois civets. Le tartare de thon, la côte de cerf et l’entrecôte Black Angus nous font bien envie. Mais ce sont la truite de Hell-Bourg et sa crème de cresson, ainsi que le croustillant de jeune cochon, « cuit deux heures dans de la graisse de canard » nous d it-on, qui l’emportent, accompagnées de salade folle et de patates frites. Pas de caris pour cette fois.

Quelques dodus samoussas pour commencer, avec force de farce aux légumes et à la viande, nous met les papilles en ordre de bataille. Poulet ou cabri, nous avons un peu de mal à les discerner sous l’assaut des épices.

Les assiettes arrivent. Dressage simple et propre. La truite nous fait « mangez moi »… impossible que le ti-punch nous ait fait cet effet-là. Abrégeons ses souffrances.

Miss truite, descendue du cirque, est cuite au chronomètre. Sa peau présente la couleur et l’aspect de la tâte au poil de la poêle. En guise d’onguent pour brûlure au troisième degré : la crème de cresson, garnie que quelques pousses décoratives. Notre estomac est comme les creux sont. On y va. En bouche, la chair fine de la truite vagabonde exulte. Sa saveur délicate où nulle humeur de vase ne pointe, est portée avec grâce par le cresson dont la fragrance naturelle a été domptée. La crème participe à l’emballement de la demoiselle Hell-Bourgeoise, qui danse le menuet au palais. Cette affaire glisse sans plus de commentaire, laissant le souvenir d’un plaisir qui survit encore un peu au nez. Les patates frites sont très bonnes. Plongées dans le velouté de citrouille de décoration elle donnent à la truite un répondant plus épais.

Faire suivre tout de suite la truite à poêle du jeune cochon serait inconvenant. Ce dernier passera donc après une gorgée de vin blanc. Déjà, la présentation en tranche, avec ses couches de gras et de maigre, fait envie. La couleur met aussi en appétit. Une bouchée généreuse invite les dents à s’enfoncer à travers la peau croustillante et fumée, puis, au travers d’un gras parfumé, chercher la chair moelleuse qui chante comme ces rôtis des dimanches en famille qui ont collé au fond de la marmite, et rameute les viandards comme « gros l’ail » sur une ampoule. En parlant de coller, la peau frite s’attache un peu aux molaires, suinte dessus, et fait grimper le compteur du plaisir à chaque mouvement de mâchoire.

La salade folle fait sa farandole d’un côté comme de l’autre, tout apprêtée de sa vinaigrette parfumée, apportant un croquant délicat et frais.

La carte des desserts nous est proposée aussitôt les assiettes enlevées. La tarte Jules (papaye coco) et sa boule de glace tangor nous fait de l’œil, ainsi que le manioc à la noix de coco et sa boule de glace vanille. Mais il se fait tard. Il est temps de remercier les proprios.

Gilbert et Jacqueline Lebeau tiennent Chez Jules en famille. Jules, dont la photo est affichée, étant l’aïeul. Gilbert, qui a travaillé dans la bureautique, s’est reconverti dans une activité plus…  « canon » : la cuisine, et il y excelle. Par l’ouverture dans le mur, nous avons pu le voir travailler, avec son épouse. Les visages sont détendus mais concentrés, les gestes sûrs, et même quand la salle fut pleine, aucun stress perceptible, pas plus que chez les serveuses. Un service professionnel et courtois.
Notre impression générale est nettement meilleure que lors de notre première visite. Il semblerait même qu’un effort ait été fait sur la décoration, à moins que ce ne soit l’effet des lumières.
Jacqueline et
Gilbert proposent une cuisine efficace, simple et inventive à la fois, qui met à l’honneur les bons produits de chez nous en les mariant d’heureuse manière. Leur récompense : des clients qui affluent, et dont certains repartent avec le contentement du bébé après la tétée, affiché sur les trombines.
Voilà sans aucun doute un restaurant à garder sur la liste des meilleurs établissements de l’Est.

Leur page Facebook > https://www.facebook.com/restochezjules974/

Le Franciscéa

P1100329Avril 2011. Nous sortons du Franciscéa passablement déçus. Service aléatoire, plats moyens. La fourchette en inox était tombée. Précisons que le système de notation étant à ses début, cette fourchette n’était pas encore considérée comme une mauvaise note telle qu’elle l’est aujourd’hui. Une mise à jour s’impose donc. 

C’est en cette orée de décembre que nous décidons d’aller remettre les pieds sous la table du Franciscéa, dans ses murs de case créole, un peu plus défraîchis par endroit, derrière l’église de Saint-André. L’intérieur est toujours aussi confortable, sobrement mais gaiment décoré. L’accueil est souriant et courtois. Nous nous installons et l’on nous apporte la carte. 

Trois menus s’affichent : créole, métro et chinois. Neuf caris créoles suivent cinq entrées. On pourra y trouver un rougail zandouille, un cari de porc au palmiste frais, un cari de canard fumé pays, un civet de cerf pays au whisky et aussi notre prisé cari bichiques, signalés « selon saison » donc frais, quand il y en a. Dix-huit plats chinois sont proposés, qui suivent six snacks dont du calamar frit ou des beignets de songe, pour les amateurs.
Le menu métro quant à lui affiche également six entrées et pas moins de dix plats. Au programme : pâvé de biche, côte de bœuf grillée avec accompagnements variés. Calculette : 37 plats et 17 entrées, sans compter les desserts et les (chers) menus enfant. Beaucoup de choix donc, mais à moins qu’un bataillon ne séjourne en cuisine, le surgelé est de rigueur à tous les étages, menu du jour (peut-être) excepté.

Nous nous décidons pour une salade et un gratin de palmiste, suivis d’un Coq massalé et d’un pavé de saumon. Deux coktails sans alcool plus tard, les entrées sont servies.

P1100315La salade est fatiguée. En effet les morceaux de palmiste effilés présentent des traces brunes à leurs extrémités, et leur couleur n’est pas le blanc-crème éclatant qui est censé lui seoir. Au goût, rien de transcendant, la saveur lactée du cœur se serait mieux exprimée avec davantage de croquant, donc une découpe différente. Il faut arrêter de ne présenter que des filasses de palmiste sous prétexte que ça fait joli : on ne sent rien ! La vinaigrette, Dieu merci proposée à part, est à utiliser en mode homéopathique, vu sa dose d’acidité, si on veut sentir le palmiste. Mais il est vrai que certains préfèrent cette salade bien relevée. Autant dire que le produit devient alors un simple support pour mastiquer de la vinaigrette ! Nous terminons l’assiette, mais tout cela semble un peu expédié. 

P1100317Le gratin fait bien mieux. Bon équilibre entre la quantité de palmiste et la béchamel, un fromage qui nous dilate les narines mais ne s’impose pas en bouche, et le tout, jaune curcuma, ne manque pas d’épices. C’est presque à croire que l’affaire a été préparée dans un fond de cari qui n’est pas sans rappeler, par certains côtés, la cuisine des cousins mauriciens, avec leur curry entêtant. Cela donne un gratin créole de caractère, très enlevé, que nous avons exterminé avec plaisir.

P1100321Le coq massalé est bon dans l’ensemble. La viande est assaisonnée d’un massalé équilibré, goûteux, complexe, et pas trop agressif, qui laisse le caloupilé s’exprimer, à tel point que ce dernier nous chante dans les sinus son refrain fumé et piquant. Tout cela est bien mis en valeur par une jolie sauce épaisse, au fond d’huile discret, et par un sel qui n’est pas très loin de prendre ses aises, mais qui reste juste en deça de la ligne rouge. Dommage en revanche que le gallinacé n’ait pas fréquenté de basse-cour créole digne de ce nom. Il n’a pas le sang bleu, palsembleu. Sa chair présente en effet l’avachissement ordinaire des viandes de batterie. Frais, il l’était sans doute, comme indiqué sur la carte (peut-on espérer) mais son goût typique est aux abonnés absents tant est si bien qu’on pourrait douter de son yang. 

P1100319Le poisson a davantage d’envergure. La chair rosée du saumon nous lance ses puissants atours gustatifs avec une certaine longueur en bouche qui se termine sur des notes grillées. Le beurre au baies roses nous semble presque trop velléitaire dans son besoin d’exister, au détriment des saveurs de la belle chair du saumon. Les accompagnements sont corrects, mais un peu bavards en sel surtout dans la la tomate. Le riz safrané, façon pilaf, répond en écho au gratin de palmiste, avec des revendications indiennes sous-jacentes. Il accompagne bien le saumon. Pas grand chose à dire sur le riz servi avec le coq, en grains longs indépendants, mais mention spéciale pour les haricots blancs crémeux, très parfumés, avec un velouté qui n’est pas sans rappeler la surface des dhall. Le rougail tomate est pareillement ensoleillé. On retrouve le bon goût de tomate au pilon, avec un piment présent mais respectueux, le tout laissant cette sympathique petite acidité sur la langue qui appelle d’autres cuillérées. 
Nous prenons le dessert par pure conscience professionnelle. Deux tranches de gâteau tison avec quelques morceaux de papayes épars. Une petite crème anglaise ou une chantilly auraient été les bienvenus en accompagnement, signant une once de dressage de bon aloi, mais fort malheureusement inexistant aujourd’hui. Tarif pour deux apéritifs, deux entrées, deux plats, deux desserts, deux verres de vin, et deux cafés : plus de 90 euros. Soit la totale à 45 euros par tête. Un tarif peut-être acceptable quand la qualité est au rendez-vous du début à la fin, ce qui ne fut pas forcément le cas. Cher donc. 
P1100324Et c’est bien le dressage général qui pèche en premier lieu. Dans un cadre comme celui-ci, et avec des tarifs tels que ceux-là, on est en droit d’attendre des assiettes plus jolies à l’œil. Il faut bien le dire : c’est basique. Le service, pour sa part, a fait un vrai bon en avant. Mais attention quand même à vérifier la vaisselle quand on la pose sur la table : le pichet d’eau ébréché, c’est moyen. Enfin, la qualité de la cuisine a quelque peu progressé, dirions-nous. Mais bien trop timidement. La faute sans doute au sempiternel (mauvais ?) choix stratégique de vouloir proposer pléthore de plats, et de céder un peu trop aux exigences de rentabilité. Dommage, car il y a largement matière à faire mieux, beaucoup mieux. Considérant la qualité globale satisfaisante, bien qu’encore insuffisante, nous décernons au Franciscéa une fourchette en argent d’encouragement.

Fourchettes

Pour résumer : 

Accueil: Très bien • Cadre : bien • Présentation des plats: aucune
Service: bien • Qualité des plats: bons • Rapport qualité-prix: correct.
Impression globale : bonne table
Fourchette en argent

Chez Nehoua

C’est sous un ciel radieux avec la chaleur de saison que nous décidons de partir pour la bonne ville de Saint-André, en plein bazar du samedi, afin de nous sustenter chez Nehoua, au restaurant Kom’ la Case, à cinquante mètres derrière l’église.

Une belle terrasse contenant près de 70 couverts nous accueille, avec son pied de letchis qui apporte un peu de fraîcheur à l’endroit. On nous reçoit avec le sourire. Nous nous installons sous l’arbre et l’on nous sert une désaltérante à mousse avec la carte. Carte chinoise pour l’essentiel. Pas moins d’une cinquantaine de plats aux viandes diverses, des sautés et shop-suey pour la plupart. 

Sur commande on peut également déguster cari bichiques, civet d’autruche ou dinde aux marrons, entre autres. Deux formules, «Ti case» et «Ti villa», associent entrées et plats de résistance pour 17 ou 25 euros par personnes. 

Pour leur part les plats du jour sont bien créoles : on nous propose un cari poulet palmiste et un civet de cerf. Nous optons pour ce dernier et commandons un plat de sarcives, de haute réputation, nous a-t-on informés. Ils sont servis en quantité honnête, assez pour nous permettre de les apprécier à leur juste valeur. Et leur réputation n’est certes pas usurpée. Une viande parfumée,  légèrement collante sous la dent, d’une souplesse sans égale, avec un juste équilibre dans le sucré-salé, nous procure un plaisir continu qui déclenche ce geste du bras, celui qui va puiser les morceaux dans le plat, comme une sorte de toc mécanique, jusqu’à ce que le vide s’ensuive !

Et qu’il est agréable ce plaisir du contentement quand les restes du parfum des défunts sarcives continue de nous caresser la luette ! 

Parfum d’autant plus fugace que voici le civet de cerf. Et il va débouler comme chien roquet derrière poule-la-cour dans la cuisine de l’ailleule d’Ernestine.

Le gibier aux bois, d’importation, nous subodorons, plaide non coupable. Parce qu’à vrai dire il fallait avoir le palais fin pour distinguer sa saveur sauvageonne au milieu du tintamarre olfactif et gustatif du poivre et du girofle dosés à la sulfateuse. Oui nous l’avons quand même apprécié, nonobstant, poussant le vice masochiste jusqu’à laisser le rougail tomate nous rejouer Verdun 1916 dans ce déluge épicé. Nous renvoyons illico la blonde mauricienne réclamer un cessez-le-feu, ce qui permettra au gingembre-mangue du rougail de compter fleurette au civet le temps d’une bouchée. Une association non dénuée d’intérêt. Enfin, bon point pour les grains, très goûtus.

Une crème brûlée et un café viennent clore le repas avec une addition de 25 euros et des clous de girofle, tout compris. Très honnête compte-tenu de la qualité globale.

Kom’ la Case, ou chez Nehoua, comme on voudra, est une adresse très prisée des Saint-Andréens, et nous ne leur en ferons pas grief. L’endroit est sympathique, on y est bien accueilli, et pour ce qui concerne les mets créoles, nous n’avons pas été déçus, malgré le manque de finesse du civet, qui n’était pas fait pour les chochottes. Pour ça et pour les sarcives divins, nous décernons à Kom’ la Case une très jolie fourchette en argent.

Pour résumer :
Accueil : bien • Cadre : bien • Présentation des plats : perfectible
Service : bien • Qualité des plats : bons
Impression globale : bonne table
Fourchette en argent

Le Champ-borne

[Visite en mai 2012]

Aujourd’hui, nous allons déjeuner au Champ-Borne, situé dans la localité du même nom, à quelques encablures du Beau Rivage que nous avons testé au mois de février dernier. Le restaurant est au bord de la route, vous ne pourrez pas le manquer : un bâtiment avec des baies vitrées qui laissent tout le loisir aux convives de profiter du paysage côtier. Si on tient compte de la salle intérieure réservée en général pour les réceptions, le Champ-Borne peut accueillir 200 personnes.

A la carte, les spécialités créoles classiques, y compris le cari bichique, mais aussi quelques grillades (bœuf, agneau et canard) et des plats chinois, de quoi contenter tout le monde. Notre préférence va vers un civet de coq, et le gallinacé affiche tout de suite sa généalogie : «fermier !», et un cari de bourgeois. Un achard de chou de coco viendra nous ouvrir l’appétit. La salle extérieure, de 80 couverts, est propre mais mériterait un peu plus de décoration. L’endroit est assez vaste pour qu’on puisse déjeuner sans gêner les voisins.

L’accueil est prévenant. Nous commandons et pour patienter on nous propose le punch maison : jus de fruit et grenadine avec du rhum blanc. Un cocktail simple mais efficace car léger et pas trop sucré. L’achard est servi chaud. La température nous fait monter aux narines des effluves de safran et de cumin et nous attaquons aussi sec. Le chou de coco est très finement émincé mais reste croquant. Bien sûr, à part une légère acidité, son arôme est complètement masqué par les épices sus-citées. Il n’en demeure pas moins très agréable et rempli son office : réveiller nos papilles gustatives. C’est tant mieux, car voici venir sans tarder le civet de coq, qui a assez belle allure. Les morceaux, d’une couleur marron tirant sur le rouge baignent dans une sauce généreuse (trop peut-être à notre goût, mais certains aiment imbiber leur riz), qui nous envoie le parfum musqué du girofle.  

 Notre fourchette atteste le lignage du volatile : c’est effectivement du coq fermier. Il faut dire que nous avons semble-t-il hérité des parties charnues et la viande est un peu sèche sous la dent, mais sans exagération. La cuisse de l’animal est plus onctueuse, et son état révèle une cuisson qui a dû être longue, bien trempée dans le vin. Parlons-en justement, du vin : s’il n’est pas avare en goût, s’il a parfaitement imprégn é la viande, il demeure tout de même assez sage, laissant presque le girofle dominer. Une juste dose de sel vient équili brer le tout, et le fumet du coq nous reste dans le nez pour notre plus grand plaisir. Un plat à respirer autant qu’à manger. Une petite touche de persil aurait été appropriée.  

Pour sa part le poisson fait presque aussi bien. Les morceaux baignent dans une sauce rouge, abondante et veloutée, où chantent en canon le gingembre et le combava. Ces derniers ne parviennent toutefois pas à effacer totalement l’odeur sucrée des tomates en conserve. La chair du poisson est de bonne tenue, sa texture un peu râpeuse étant largement compensée par celle la sauce. On ne saurait trop vous conseiller d’y rajouter une petite cuillérée de piment vert «crasé» (fourni), histoire de «tuer» définitivement l’arrière-goût des tomates en boîte, sauf si, bien sûr, vous aimez ça.

Nous terminons par un dessert maison : de la confiture de pamplemousse, servie en minces lamelles, à capella. Une merveille. Les amateurs de l’agrume fermeront les yeux et apprécieront son amertume caractéristique, largement domestiquée (mais non dominée) par le sucre. Un réel plaisir physique, comme une décharge d’électricité dans la colonne vertébrale. Nous nous disons alors que l’affaire passerait bien avec un magret de canard saignant, disponible à la carte, mais accompagné de letchis. Faites-en donc l’expérience : laissez tomber l’accompagnement aux letchis (qui n’est pas de saison, en plus) et demandez plutôt le pamplemousse ! Une expérience intéressante, gageons-le ! Addition : 55 euros pour deux plats, avec une entrée et un dessert. Compte tenu de la qualité globale, c’est assez honnête.

Sur la route de Champ-Borne, voilà un restaurant sans prétention qui propose une cuisine de bonne facture. Il y aurait encore quelques progrès à faire pour atteindre la qualité de la cuisine créole authentique, telle que nous la recherchons dans cette rubrique, mais vous ressortirez du Champ-Borne relativement satisfaits, et la peau du ventre bien tendue. Libre à vous d’aller digérer avec une petite marche jusqu’à l’ancienne église en profitant de l’air marin. Conséquemment, nous attribuons à cet établissement une jolie fourchette en argent.

Pour résumer :
Accueil : très bien • Cadre : moyen • Présentation des plats : moyen • Service : très bien • Qualité des plats : bons
Notre impression globale : bonne table
Fourchette en argent

Le Franciséa

[visite en avril 2011]

A la recherche d’un bon candidat à la fourchette d’or, nous nous sommes arrêtés au Franciséa, à Saint-André. Le restaurant qui se trouve dans la rue Payet, à l’arrière de l’église, a pour cadre une charmante maison créole flambant neuve et propose les cuisines créole, métro et chinoise. La salle, spacieuse, est aménagée avec goût.

Le parquet, la décoration, la présentation des tables, donnent un cachet assez « bon chic bon genre ». Dommage que les fleurs qui ornent les tables soient artificielles. C’est pratique à l’usage, mais ça casse un peu le charme. Peut-être manque-t-il aussi la « patine » des années pour que l’ensemble paraisse plus convivial et authentique. Nous sommes accueillis courtoisement et placés dans une des ailes contigüe à la varangue. La carte est très riche. La page de garde prend la peine de rappeler ce qu’est un Franciséa.

La liste des plats est appétissante. Cari d’anguilles et de poisson rouge, Coq au palmiste, cabri massalé, civet de jarret de porc, canard à la vanille… de quoi se régaler. Nous testons aujourd’hui le coq aux palmistes et un rougail d’andouillette. En entrée, nous choisissons des piments farcis (tiens, c’est original), et une salade de palmistes frais.
Dans l’attente du repas nous dégustons deux des cocktails proposés par la maison (il y en a 8, avec et sans alcool). Nous ne finirons pas nos verres tout de suite par égard pour notre taux de glycémie. Trop, trop sucrés les coktkails ! Les hostilités sont ouvertes.

Les piments arrivent et mauvaise surprise : ils semblerait qu’ils aient été un peu oubliés dans la friteuse. C’est brûlé et gras. Très gras. Ont-ils été épongés pour les débarrasser de leur excès d’huile ? pas sûr. La salade de palmiste quant à elle est quelconque. Heureusement, elle a été servie avec la vinaigrette à part, laissant au client le choix du dosage. Heureusement aussi, car la dite vinaigrette, visiblement réalisée à base de sauce béarnaise se convient pas du tout au parfum délicat du palmiste. Trop forte, estragon dominant. Et les palmistes, effilés en lamelles, n’ont plus de saveur.

La suite arrive…trop vite. Le personnel se rend compte en emmenant les plats que les restes et assiettes des entrées ne sont pas débarrassés. Faute. On nous depose un plat que nous n’avions pas commandé. Re-faute. L’ordre étant fait, nous attaquons les andouillettes. Pas mal. Très poivrées et assez grasses, on n’en attend pas moins d’une andouillette créole bien née. Le plat disparaît avec un goût de pas assez. Le coq est un cran en dessous mais sa chair est bien cuite, rouge, moelleuse. Le palmiste cuit l’accompagne avantageusement, mais les morceaux ne sont pas assez gros à notre goût. Du coup, ils « fondent » très vite en bouche, ne laissant comme saveur qu’un souvenir fugace. Le grains blanc et le rougail tomates servis en accompagnement sont quelconques. Nous nous rendons compte que les deux verres de vins demandés au début du repas ne nous ont pas été servis, et nous les réclamons.  (l’établissement ne proposant le vin qu’au verre ou à la bouteille, et pas de pichet) Oubli. Faute, en partie rattrapée, les verres nous seront offerts.
Les desserts remplacent les plats de résistance. Ce sera café gourmand (un café accompagné de mignardises sucrées diverses) et une crême brûlée. Voilà qui termine sur une bonne note, puisque la crème brûlée s’avère être la meilleure que nous ayons mangé depuis que nous avons débuté le tour de l’île des restaurants. Elle est tiède, onctueuse, avec ce délicieux gout de lait parfumé à la vanille. Et la croûte de sucre caramélisé est fine et pas trop amère. Voici l’addition : 57 euros pour deux personnes. Très très correct.

Le Franciséa n’est pas une mauvaise table, loin s’en faut. On y mange correctement, et pour un tarif raisonnable. Il y a cependant des progrès à faire en matière de service, ainsi qu’en cuisine. Si les plats sont corrects, ils ne nous laisseront pas le souvenir impérissable qui nous fera revenir avec les amis ou la famille. Nous aurions souhaité des accompagnements plus goûteux, et plus nombreux, comme des brèdes par exemple. De plus nous déplorons le fait de ne pas avoir pu déguster le poisson ou l’anguille, absents ce jour là car disparus des stocks la veille pour cause d’affluence. Signalons au crédit de l’établissement l’aménagement réalisé pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite (y compris les toilettes). Une adresse à conserver si vous êtes de passage à Saint-André.

Pour résumer
Accueil : bien • Cadre : très bien • Plats : moyens/bons
 
Service : aléatoire (un mauvais jour…sans doute)
• 
Rapport qualité/prix : très correct.
Notre impression globale :  cuisine moyenne
Fourchette en inox